Les aides financières disponibles
Aides nationales et sociales
Plusieurs dispositifs publics existent pour soutenir les projets de création dans la restauration.
- L’ACRE permet une exonération partielle de charges sociales pendant les premières années.
- L’ARCE propose un versement en capital de 60 % des droits au chômage restants.
- Le NACRE offre un accompagnement complet et un prêt à taux zéro pour les demandeurs d’emploi ou les jeunes.
- Le CAPE, quant à lui, permet de tester son projet en étant accompagné, tout en continuant à percevoir des allocations.
- Pour les femmes entrepreneuses, le FGIF garantit jusqu’à 80 % d’un prêt bancaire dans la limite de 50 000 euros.
Aides territoriales et Bpifrance
Les collectivités territoriales peuvent aider à créer un restaurant. Elles peuvent offrir des subventions, des prêts à taux réduit, des exonérations fiscales ou des locaux à prix réduit.
Ce soutien s’inscrit souvent dans une logique de redynamisation des centres-villes ou de certains quartiers. Bpifrance intervient également pour cofinancer des projets implantés dans des zones prioritaires.
Aides spécifiques pour les femmes
Le dispositif Garantie Égalité Femmes est spécifiquement destiné aux entrepreneuses. Il permet de couvrir jusqu’à 80 % d’un prêt bancaire, avec un plafond fixé à 50 000 euros. Cette garantie peut faciliter considérablement l’accès au crédit pour les femmes souhaitant ouvrir un restaurant.

Les financements alternatifs
Les financements alternatifs constituent une solution intéressante pour compléter ou remplacer les aides publiques. Ils sont particulièrement utiles lorsqu’on dispose de peu ou pas d’apport personnel. Parmi les plus accessibles, on retrouve :
Love Money et Crowdfunding
- Le Love Money : Il repose sur le soutien financier de vos proches. Il peut s’agir de dons, de prêts personnels ou encore d’une participation au capital. Ce type de financement est souvent un point de départ pour constituer un apport personnel.
- Le crowdfunding, ou financement participatif: Il permet de collecter des fonds via des plateformes en ligne comme Ulule ou KissKissBankBank.
Les contributeurs peuvent aider en faisant des dons, des prêts ou des investissements. En échange, ils reçoivent des contreparties comme des repas gratuits, un accès privilégié ou des goodies. Cette méthode permet aussi de tester l’intérêt du public pour le projet.
Prêt d’honneur
Le prêt d'honneur est un financement sans intérêt ni garantie. Il est donné à titre personnel par des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre. Il peut atteindre 90 000 euros selon le type de projet. Cela renforce la crédibilité du dossier auprès des banques.
Elles y voient un signe de sérieux. Le remboursement s’effectue sur une durée définie, généralement entre un et sept ans.
Investisseurs privés
Faire appel à des investisseurs privés, comme des business angels ou des fonds d'investissement, aide à renforcer les fonds de l'entreprise. Cela se fait sans s'endetter davantage.
Ces partenaires apportent non seulement des financements, mais aussi un réseau, des conseils stratégiques et une visibilité accrue. Leur implication est souvent un facteur de valorisation du projet.
Financements solidaires et microcrédit
Le microcrédit professionnel est destiné aux entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique. Il peut atteindre jusqu’à 17 000 euros et est généralement accordé avec un taux d’intérêt d’environ 5 %. Ce prêt, attribué par des structures comme l’ADIE ou France Active, est souvent accompagné d’un suivi personnalisé.
Les financements solidaires s’adressent aux projets à forte utilité sociale ou environnementale. Pour en bénéficier, l’entreprise doit avoir l’agrément ESUS. Cet agrément montre que sa mission est d’intérêt général. Des acteurs comme la Nef ou le Crédit Coopératif peuvent alors intervenir financièrement.
Les solutions de financement classiques
Le crédit bancaire
Le crédit bancaire reste la solution la plus couramment utilisée pour financer un restaurant. Pour convaincre une banque, il faut montrer un bon apport personnel. Il faut aussi donner des garanties, comme une caution ou un nantissement. Enfin, il est important de prouver la solidité de son projet avec un business plan clair et convaincant.
Bien que les taux d’intérêt soient généralement attractifs, les banques exigent une grande rigueur dans la préparation du dossier.
Le crédit vendeur
Dans le cadre d’une reprise, il est parfois possible de conclure un crédit vendeur avec le cédant. Cela veut dire que vous payez une partie du prix de vente en plusieurs fois. Cela se fait généralement jusqu'à 50 % sur un à trois ans.
Cette solution est bénéfique. Elle diminue l'effort de financement immédiat et renforce aussi la crédibilité du projet auprès des banques puiseque le vendeur partage le risque.
Le taux d’intérêt est librement négociable et peut parfois être nul. L’accord doit être formalisé par écrit, idéalement avec l’aide d’un notaire.
Combien faut-il pour ouvrir un restaurant ?
Le coût pour créer un restaurant dépend du concept, de l'emplacement, de la taille et des services prévus. L’investissement de départ peut varier. Il peut être de 15 000 euros pour un petit food truck, et il peut dépasser 450 000 euros pour un restaurant haut de gamme en centre-ville.
Les principales dépenses à prévoir sont l'achat ou la location du local, un dépôt de garantie et des travaux d'aménagement. À cela s’ajoute l’achat de l’équipement professionnel, incluant la cuisine, le mobilier et la vaisselle.
Il faut aussi prévoir un stock de produits alimentaires, le recrutement et la formation du personnel. Sans oublier les frais administratifs, les assurances et les cotisations sociales. Il faut également penser à un budget pour le marketing et la communication, notamment pour le lancement d’un site internet.
Le rachat d'un restaurant - une reprise d'entreprise - coûte souvent plus cher. Cela inclut le fonds de commerce, la clientèle et les contrats de travail. Parfois, cela inclut aussi la réputation de l'établissement.
Qu’est-ce qu’un apport personnel et pourquoi est-il important ?
L’apport personnel, ou fonds propres, est la somme que l’entrepreneur investit directement dans son projet. En général, il représente entre 20 et 40 % du budget total. Il représente une garantie importante pour les banques. Il montre l'engagement financier du porteur de projet et réduit leur risque.
Même si la loi ne l’exige pas, disposer d’un apport personnel est presque incontournable pour obtenir un prêt bancaire. En son absence, il est impératif d’envisager des alternatives telles que le financement participatif, le prêt d’honneur ou les aides publiques.
Un business plan détaillé est indispensable. Il doit inclure les besoins de financement et un plan de trésorerie pour douze mois. Il doit aussi avoir une estimation prudente du chiffre d’affaires.
Un tableau des charges initiales et un compte de résultat prévisionnel sur trois ans sont requis.
À noter :
Faire appel à un expert-comptable spécialisé dans la restauration peut grandement faciliter cette étape. Il saura vous accompagner dans la construction du plan de financement, l’optimisation fiscale et la recherche d’aides adaptées à votre projet.
Diversifier ses sources pour réussir
Pour réussir, commencez par créer un business plan simple. Incluez des prévisions financières réalistes et un discours clair. Préparez un pitch percutant, capable de convaincre vos interlocuteurs en quelques minutes. Pensez à diversifier vos sources de financement afin de répartir les risques.
Financer un restaurant repose rarement sur une seule source. La combinaison d'un apport personnel, d'aides publiques, de prêts bancaires et de financements alternatifs est souvent nécessaire pour sécuriser le projet.
Une bonne préparation, un dossier solide et une stratégie financière claire sont essentiels. Ils aident à convaincre vos partenaires et à réaliser votre projet de restauration.