Les formations requises pour devenir courtier
Le métier de courtier en assurances est une profession réglementée. Pour y accéder, il faut remplir au moins une des conditions suivantes :
- Avoir un diplôme reconnu en finance, banque ou assurance (licence, master, certificat pro) ;
- Justifiez d'une expérience professionnelle. Vous devez avoir 2 ans comme cadre ou 4 ans comme salarié dans le secteur de l'assurance.
- Suivre un stage de 150 heures minimum dans une structure agréée.
Ces exigences garantissent la capacité professionnelle du futur courtier. En complément, une formation continue de 15 heures par an est obligatoire pour maintenir ses compétences à jour, conformément à la Directive DDA. Cette mise à jour régulière renforce la qualité du conseil client.
Choisir le bon statut juridique
Le statut juridique conditionne la fiscalité, les charges sociales, la responsabilité du dirigeant et la gouvernance de votre cabinet de courtage. Il doit être adapté à la nature de votre projet.
Si vous démarrez seul :
- Entreprise individuelle (EI) : régime simplifié, avec protection du patrimoine depuis 2022.
- EURL : encadrement plus strict, responsabilité limitée, fiscalité IR ou IS.
- SASU : statut souple, responsabilité limitée, régime assimilé salarié (charges plus élevées).
Si vous êtes plusieurs associés :
- SARL : cadre juridique encadré, régime TNS plus économique.
- SAS : grande liberté statutaire, gouvernance flexible, capital social libre.
Le statut influence aussi le capital à prévoir et la manière de gérer ou transmettre l’entreprise.
Se faire accompagner par un expert-comptable vous aide à faire un choix aligné avec votre situation, vos objectifs et vos contraintes.
S’inscrire à l’ORIAS
L’immatriculation au registre des intermédiaires en assurance (ORIAS) est obligatoire pour exercer une activité de courtage. Cette démarche permet d’obtenir un numéro d’identification officiel et officialise le statut du courtier auprès des autorités et du marché.
L’inscription, valable un an, requiert :
- Une attestation de Responsabilité Civile Professionnelle ;
- Une garantie financière (selon l’activité) ;
- Un casier judiciaire vierge ;
- Un extrait Kbis ;
- Le paiement des frais d’inscription.
L’inscription coûte environ 30 euros et doit être renouvelée chaque année. Une fois obtenu, le numéro ORIAS doit figurer sur tous les documents officiels, y compris le site internet et les supports de communication.
L’inscription à l’ORIAS permet de se présenter comme intermédiaire entre le client et l’entreprise d assurance. Cela garantit un cadre réglementaire clair pour tous.
Souscrire une RC Pro
La Responsabilité Civile Professionnelle est une assurance obligatoire pour les courtiers. Elle couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de l’exercice professionnel, qu’ils soient matériels, immatériels ou corporels.
Pour respecter les règles de l'ORIAS, la couverture doit offrir au moins 1,5 million d'euros par sinistre. Elle doit aussi prévoir 2 millions d'euros par an. Cette assurance protège le courtier et ses clients. Elle doit être adaptée à la taille et au modèle du cabinet.
Adhérer à une association professionnelle agréée
Depuis avril 2022, l’adhésion à une association professionnelle agréée est obligatoire pour pouvoir s’inscrire à l’ORIAS ou renouveler son immatriculation. Ces associations jouent un rôle d’accompagnement, de formation et de médiation. Certaines proposent des services juridiques, des formations continues, voire des outils pour gérer efficacement son cabinet. Il est donc important de choisir une structure dont les services correspondent aux besoins spécifiques de son activité.

Élaborer un business plan solide
Comme pour toute création d'entreprise, le business plan est indispensable pour poser les bases de votre projet de cabinet de courtage.
Il commence par une présentation claire de votre activité : allez-vous proposer tous types de contrats ou vous spécialiser (santé, prévoyance, IARD…) ? Ensuite, il est essentiel d’analyser votre marché cible : qui sont vos clients, quels sont leurs besoins, qui sont vos concurrents ?
Votre business plan doit aussi détailler l’organisation interne du cabinet : emplacement des locaux, matériel, outils numériques ou CRM. Il est important d’y intégrer la composition de l’équipe et d’identifier les partenaires clés : compagnies d’assurance, courtiers grossistes, apporteurs d’affaires…
Enfin, il inclut un prévisionnel financier réaliste, avec des hypothèses sur le chiffre d’affaires, les charges et la rentabilité. Il peut aussi intégrer une réflexion sur l’opportunité de racheter un portefeuille clients existant pour accélérer le démarrage.
Le business plan n’est pas seulement un outil de pilotage. il permet aussi de convaincre des banques, investisseurs ou partenaires de la viabilité de votre projet.
Obtenir des codes ou passer par des grossistes
Pour distribuer des produits d’assurance, un courtier doit obtenir des codes auprès des compagnies. Cette étape peut s’avérer complexe pour un cabinet nouvellement créé.
Une solution simple est de passer d'abord par des courtiers grossistes. Ils permettent d'accéder à de nombreux produits sans négocier directement avec les assureurs. Participer à des salons professionnels peut grandement faciliter la recherche de partenaires et accélérer le processus d’obtention de codes.
Développement commercial : portefeuille, réseau et stratégie
La réussite d’un cabinet de courtage repose sur trois leviers complémentaires.
Rachat de portefeuille
Racheter un portefeuille permet de démarrer avec une clientèle existante et une trésorerie immédiate. Cette option, réservée aux professionnels bien préparés, demande des ressources, un bon réseau et une connaissance du marché.
Réseau professionnel
Un réseau actif (experts-comptables, notaires, apporteurs d’affaires…) facilite le développement commercial et l’accès à des opportunités de rachat. Il renforce également la crédibilité du cabinet auprès des compagnies.
Stratégie commerciale
Une stratégie claire allie visibilité en ligne (site, Google My Business), collecte de leads et suivi rigoureux : compréhension du besoin, comparaison des offres, relance et souscription. Elle structure la croissance et sécurise les résultats.
Et si vous souhaitez ouvrir un cabinet de courtage immobilier
Ouvrir un cabinet de courtage immobilier suit une logique similaire à celle du courtage en assurance, mais avec quelques spécificités. Contrairement au courtier en assurance, le courtier immobilier doit avoir une carte professionnelle. Cette carte est de type "T" ou "IO" et elle est délivrée par la CCI. Sinon, il doit travailler comme mandataire d’un courtier agréé.
Cette carte nécessite un certain niveau d’études ou d’expérience professionnelle, ainsi qu’une garantie financière si l'on encaisse des fonds. Le respect du Code monétaire et financier est essentiel, notamment en matière d’honorabilité et de compétences.
D'autre part, il est important de bien gérer la relation avec les banques partenaires. Il faut aussi respecter les pratiques commerciales. La transparence envers les clients est essentielle, surtout concernant la rémunération.