Quels sont les pré-requis pour créer un gîte ?
Se conformer aux règles et normes
La réglementation varie selon la capacité d’accueil du gîte.
Si vous accueillez jusqu’à 15 personnes, une simple déclaration en mairie suffit. Dans ce cas, le gîte doit suivre les règles de l’habitat et les normes de sécurité. Cela inclut la prévention des incendies et l’accessibilité (présence de détecteurs de fumée aux normes).
Au-delà de 15 personnes, votre hébergement est classé comme établissement recevant du public (ERP). Il doit alors suivre des règles plus strictes et mettre ses installations aux normes. Notamment en matière de sécurité incendie (sorties de secours, éclairage de sécurité, alarmes adaptées) et d’accessibilité. Il faut également obtenir une autorisation délivrée par la préfecture après dépôt d’un dossier de conformité.
Dans tous les cas, vous devez établir un contrat de location saisonnière pour chaque séjour. Il est aussi impératif de souscrire une assurance responsabilité civile, d’afficher les tarifs pratiqués et de vous déclarer auprès de la mairie. Un classement préfectoral peut être demandé, notamment pour bénéficier d’avantages fiscaux.
Faut-il une formation ?
Aucune formation n’est exigée pour ouvrir un gîte. Il est donc possible de se lancer sans diplôme. Toutefois, disposer de certaines compétences augmente nettement les chances de réussite. Un bon sens de l’accueil, une solide organisation et une capacité à gérer les imprévus sont essentiels.
Si vous souhaitez servir des boissons alcoolisées, vous devrez suivre une formation pour obtenir une licence adaptée.
Les critères de l'immobilier à choisir
Le logement destiné à devenir un gîte doit répondre à plusieurs critères. Il doit d’abord être situé dans une zone autorisée par le Plan Local d’Urbanisme. Il doit aussi être conforme aux règles d’hygiène, de sécurité et d’accessibilité. Avant d’acheter, assurez-vous que le bien est habitable immédiatement ou que les travaux nécessaires sont réalisables et autorisés.
Des espaces extérieurs comme une terrasse, un jardin ou un espace de stationnement peuvent constituer de réels atouts.
Le bien doit combiner accessibilité, tranquillité et attrait touristique. La proximité de sites remarquables, de services ou d’activités nature constitue un avantage.

Comment créer un gite: les étapes
Pour garantir la réussite du projet, il est essentiel de suivre une démarche structurée. Chaque étape compte, de la définition du concept à la stratégie commerciale.
Choisir un concept et une cible
Définir une cible permet de concevoir un gîte en phase avec les attentes d’un public précis. Sans positionnement clair, il est difficile de se démarquer dans un marché concurrentiel. Le style du logement, les services offerts, le confort et la communication dépendent du type de clients. Cela peut être des familles, des couples, des randonneurs, des professionnels en voyage ou des télétravailleurs.
Avant de choisir un concept, il est indispensable de réaliser une étude de marché.
Réaliser une étude de marché
L’étude de marché permet de mesurer la demande locale. Elle aide à identifier les profils des touristes dans la région. Cela permet de mieux comprendre leurs attentes en matière d’hébergement.
Elle comprend aussi une analyse des concurrents. Ce qui permet de connaître les prix, le confort et les services offerts dans les locations existantes. Informations essentielles pour répondre efficacement aux besoins des visiteurs.
Définir un concept et une cible
Une fois les données collectées, vous devez choisir un concept. S'agit il d'un hébergement familial, un gîte écologique, un gîte de luxe, un logement pour sportifs ou pour télétravailleurs ? Ce choix influencera votre décoration, vos équipements et vos prestations. Il est important que les l'aspect global du logement soit compatible avec le concept choisi.
Élaborer un business plan solide
Le business plan ne sert pas seulement à convaincre une banque ou un investisseur. Il aide aussi à structurer le projet et à valider sa faisabilité. Il permet de définir ses objectifs, d’analyser la rentabilité potentielle du gîte, et de chiffrer les besoins en financement.
Le document doit contenir :
- Une présentation du projet,
- Une analyse du marché.
- Un plan de financement sur trois à cinq ans
- Une estimation des charges et des recettes.
- Un calendrier de lancement qui doit être révisé régulièrement, au rythme des évolutions du marché.
Quel statut juridique choisir ?
Si vous ouvrez un gîte et que vous avez une autre activité, vous pouvez rester un particulier. Cela s'applique si vos revenus sont en dessous de 23 000 euros par an. Vous serez alors considéré comme loueur en meublé non professionnel (LMNP). Cela vous évite les cotisations sociales, mais vous prive également des droits liés à la retraite ou à l’assurance maladie.
En revanche, si le gîte devient votre activité principale, il vous faut créer une entreprise. La micro-entreprise convient souvent pour démarrer, avec un régime simplifié et une exonération de TVA sous certains seuils. L’entreprise individuelle permet plus de flexibilité, mais engage le patrimoine personnel.
Enfin, si plusieurs personnes travaillent sur le projet, il est préférable de choisir une structure. Une SARL ou une SAS sont de bonnes options si les investissements sont importants. Ces formes permettent de dissocier le patrimoine personnel du patrimoine professionnel et d’optimiser la fiscalité selon les cas.
Créer un gîte avec une SCI (Société Civile Immobilière) est également une bonne option. Elle permet d’acheter et de gérer un bien à plusieurs, tout en protégeant le patrimoine personnel. Mais attention : une SCI ne peut pas exercer directement une activité commerciale comme la location meublée.
Pour éviter une requalification fiscale et l'imposition à l'impôt sur les sociétés, il est conseillé de séparer la propriété de l'exploitation. La SCI détient le bien immobilier, tandis qu’une autre structure (auto-entreprise, SARL, SASU…) gère l’activité du gîte.
Le choix entre une SCI à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS) dépendra de vos objectifs : souplesse de gestion avec l’IR, ou optimisation fiscale à court terme avec l’IS. Ce montage reste pertinent, à condition d’être bien encadré.
Le choix du statut juridique a des conséquences directes sur la fiscalité, la protection sociale, la transmission et la gestion de votre gîte. Il est donc fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable spécialisé pour vous orienter.
Réaliser les démarches administratives
Déclaration en mairie
Tout meublé de tourisme doit être déclaré auprès de la mairie de la commune où il est situé. Pour cela, vous devez remplir le formulaire Cerfa n°14004*03.
Elle mentionne notamment l’adresse du bien, le nombre de pièces et de couchages, et les coordonnées de l’exploitant. En option, vous pouvez demander un classement préfectoral pour bénéficier d’un abattement fiscal avantageux.
Immatriculation au RCS
Si vous créez une entreprise pour gérer votre gîte, vous devez l’immatriculer en tant que société au registre du Commerce et des Sociétés (sociétés RCS). Cette démarche se fait via le Guichet unique. En revanche, si vous restez en tant que particulier sous le statut LMNP, cette formalité n’est pas nécessaire.
La licence restaurant n’est requise que si vous servez des repas en plus du petit-déjeuner, après une formation obligatoire.
Gîte ou chambre d'hôte : quelle différence ?
Le gîte, ou meublé de tourisme, est un logement indépendant, entièrement équipé, proposé à la location pour une clientèle de passage. Le séjour s’effectue en toute autonomie, sans services obligatoires, avec un usage en exclusive du locataire. Cela signifie qu'il n'y a pas de cohabitation avec le propriétaire. Le plus souvent, la location se fait à la semaine ou au mois.
La chambre d’hôte est une ou plusieurs chambres dans la maison du propriétaire. Ce dernier accueille les clients et leur offre au moins le petit-déjeuner. Le séjour y est souvent plus court, et l’accueil plus personnalisé. Contrairement au gîte, la chambre d’hôte implique la présence de l’habitant et est strictement limitée à cinq chambres et quinze personnes.
Cette distinction affecte l'organisation, la forme juridique, les obligations légales, les services proposés et la stratégie de développement.
Les astuces pour créer un gîte rentable
Créer un gîte rentable repose sur plusieurs éléments.
Suivre la rentabilité et ajuster sa stratégie
Pour qu’un gîte soit rentable, il ne suffit pas d’attendre les réservations : il faut une vraie stratégie.
Commencez par adapter vos tarifs selon la saison (basse, moyenne, haute), en vous appuyant sur les tendances locales et la concurrence. Il vaut mieux proposer un prix raisonnable avec un bon taux d’occupation qu’un tarif élevé sans réservations.
Une décoration harmonieuse, une literie de qualité (sommier à lattes ou à plots), une cuisine fonctionnelle, un salon accueillant, une salle de bain moderne et des toilettes séparées font toute la différence. Les avis positifs suivront naturellement.
Proposez des services optionnels (ménage, petit-déjeuner, location de vélos…) pour diversifier vos revenus sans trop augmenter vos charges.
Réduisez vos dépenses fixes : négociez vos abonnements, passez à l’énergie verte si elle est plus avantageuse, mutualisez certains frais avec d’autres hébergeurs. Automatisez les tâches répétitives (check-in, messages clients) pour gagner du temps.
Enfin, anticipez vos charges financières.
Si vous avez un emprunt, intégrez-le dans un plan de trésorerie. Votre chiffre d’affaires doit couvrir les charges courantes, les imprévus, les cotisations sociales et votre propre rémunération.
Communiquer efficacement
Internet est devenu le canal principal de réservation. Avant même l’ouverture du gîte, il est indispensable d’élaborer une stratégie de communication. Cela commence par des visuels professionnels, des textes de présentation clairs et engageants, et éventuellement un logo ou une identité visuelle.
Avoir un site internet dédié au gîte est un atout majeur. Il permet de montrer l’offre en détail. On peut y ajouter des photos et des avis. Il y a aussi un module de réservation en ligne et toutes les informations pratiques.
Outre le site, les plateformes comme Airbnb, Abritel, Booking ou encore Le Bon Coin peuvent générer une large audience. Enfin, le bouche-à-oreille et les recommandations sur les réseaux sociaux renforcent durablement la notoriété du gîte.
Adhérer à un label
S’associer à un label reconnu est un excellent moyen de gagner en crédibilité. Gîtes de France et Clévacances sont les deux plus populaires, offrant visibilité, accompagnement et accès à un réseau large de clients potentiels. Ils permettent également un classement officiel du gîte et ouvrent la voie à certaines aides financières.
Selon le type de projet, d'autres labels peuvent être utilisés. Par exemple, Accueil Paysan pour les agriculteurs. Il y a aussi Bienvenue à la Ferme et Tourisme et Handicaps pour les lieux accessibles. Certains gîtes cumulent plusieurs labels pour maximiser leur visibilité.
Obtenir un classement en étoiles
Le classement préfectoral, de 1 à 5 étoiles, évalue la qualité du gîte selon des critères précis. Il rassure les clients et peut ouvrir droit à des avantages fiscaux. La demande se fait en mairie, avec un descriptif du logement, une déclaration de location et un certificat de visite d’un organisme agréé. Une fois obtenu, le gîte est référencé comme meublé de tourisme.
Soigner l’accueil client
L’expérience client repose aussi sur les détails : un accueil chaleureux, une boisson fraîche ou un petit mot font la différence. Restez disponible sans être intrusif, répondez rapidement aux besoins, et proposez un classeur d’accueil avec infos pratiques et idées de sorties.
Quelles aides pour soutenir votre projet ?
Il existe plusieurs dispositifs de soutien financier pour accompagner la création d’un gîte, tant au niveau local que national. Voici un tour d’horizon des principales aides disponibles :
Aides spécifiques du conseil départemental du Cantal
Dans le Cantal, une aide peut couvrir jusqu'à 20 % des dépenses hors taxes. Cette aide est limitée à 9 000 € par chambre ou 15 000 € pour une grange de caractère. Vous pouvez obtenir +5 % pour les projets qui intègrent l’accessibilité ou l’environnement. De plus, vous pouvez avoir +10 % si les gîtes sont près de la station du Lioran.
Pour être éligible, il faut avoir un avis positif du CAUE. Il faut aussi créer un site internet à jour. Il est important de s'engager à maintenir l'activité pendant 10 ans.
Enfin, il faut faire labelliser son gîte, comme Gîtes de France ou Clévacances. L’aide est versée après les travaux, sur présentation des factures et du classement préfectoral.
Aides nationales, européennes et fiscales
D’autres subventions peuvent compléter celles du département. L’Union européenne soutient les projets à fort impact patrimonial ou social, ainsi que ceux qui contribuent à la revitalisation des territoires ruraux.
Il y a des avantages fiscaux pour les gîtes en zone de revitalisation rurale (ZRR). Ces avantages incluent des exonérations de taxe foncière, de taxe d’habitation et de charges sociales pour les employeurs.
Aides pour les agriculteurs et créateurs d’entreprise
Les agriculteurs qui veulent diversifier leur activité avec un gîte peuvent obtenir la Dotation Jeune Agriculteur (DJA). Ils peuvent aussi bénéficier d'exonérations de cotisations sociales ou de prêts à taux réduit.
Pour ceux qui créent une entreprise, il existe des aides comme l’ACRE. L’ACRE offre une exonération de début d’activité. Le NACRE propose un accompagnement et un prêt à taux zéro. D'autres aides régionales ou intercommunales peuvent aussi être utilisées.
Monter un dossier solide
Quel que soit le type d’aide visé, il est impératif de constituer un dossier complet avant le démarrage des travaux. Ce dossier doit inclure un plan de financement. Il doit aussi avoir des devis précis. Une attestation de non-démarrage des travaux est nécessaire.
Enfin, il faut un engagement à maintenir l’activité pendant une durée déterminée, souvent 10 ans.