Nouvelle fiscalité des chambres d’hôtes en 2025
Depuis le 1er janvier 2025, le régime micro-BIC est devenu moins avantageux. Le plafond de chiffre d’affaires est maintenant de 77 700 € au lieu de 188 700 €. L'abattement fiscal a été réduit à 50 % contre 71 % avant. Cela augmente la base imposable et peut faire monter l’impôt sur le revenu.
Pour les micro entreprises qui louent des chambres meublées, cela veut dire une hausse de la pression fiscale. Elles doivent suivre de près leurs seuils de recettes.
Micro-BIC : une réforme moins favorable en 2025
La fiscalité des meublés de tourisme classés ou non classés a été révisée en profondeur par la loi n°2024-1039. Jusqu'en 2024, le régime micro-BIC permettait un abattement de 71 %, jusqu’à un chiffre d’affaires de 188 700 €. Cela rendait l’imposition très avantageuse pour les hébergeurs.
Désormais, le plafond est abaissé à 77 700 €, l'abattement à 50 %. Cela augmente mécaniquement la part des recettes soumise à l’impôt sur le revenu.
Ce changement peut entraîner une charge fiscale plus élevée, notamment pour les exploitants dont les charges réelles sont importantes. Cela inclut l'achat de linge de maison, le renouvellement du mobilier et les travaux d'entretien.
Que faire en cas de dépassement du plafond micro-BIC ?
En cas de dépassement du nouveau plafond, ou sur simple option, le régime réel s’applique. Dans ce cadre, l'impôt est calculé sur le bénéfice net. Cela se fait après avoir déduit les charges liées à l'activité. Ces charges incluent l'entretien, les amortissements et les frais financiers.
Si les charges dépassent les recettes, le déficit est imputable sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) des dix années suivantes.
Peu importe le régime fiscal choisi, les revenus sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Ils sont aussi soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %.
Une période de transition est prévue. Si le chiffre d'affaires dépasse le seuil, on peut garder le régime micro-BIC pendant une année supplémentaire.
Enfin, cette réforme ne se limite pas à la fiscalité. Elle fait partie d'un mouvement plus large de régulation. Cela comprend plusieurs éléments avec notamment la généralisation du numéro d’enregistrement. Il y a aussi des exigences de performance énergétique. De plus, les copropriétés peuvent interdire les meublés de tourisme, mais sous certaines conditions.
Le régime réel impose une comptabilité complète, avec justificatifs, comptes annuels et déclarations précises. Sans accompagnement, les risques d’erreurs sont élevés. Un expert-comptable sécurise votre activité, optimise votre fiscalité et vous fait gagner un temps précieux.
Exemples de calcul
Régime micro-BIC
- Un loueur encaisse 10 000 € de recettes en 2025.
- Il reste sous le régime micro-BIC, car il ne dépasse pas le plafond de 77 700 €.
- Un abattement fiscal de 50 % est appliqué automatiquement.
- Revenu imposable = 5 000 €
- Impôt (par exemple TMI 11 %) : 550 €
- Prélèvements sociaux (17,2 %) : 860 €
- Total à payer : 1 410 €
Régime réel
- Un loueur perçoit 25 000 € en 2025 et choisit le régime réel, car il a engagé des travaux importants.
- Il peut déduire toutes les charges liées à l’activité : 13 700 €
- Revenu imposable = 11 300 €
- Impôt (exemple TMI 30 %) : 3 390 €
- Prélèvements sociaux (17,2 %) : 1 944 €
- Total à payer : 5 334 €

TVA : êtes-vous concerné ?
La location de chambres d’hôtes peut profiter de la franchise de TVA. Cela dépend de certains seuils de chiffre d’affaires:
- 85 000 € maximum en N-1 (année précédente)
- 93 500 € maximum en N (année en cours)
En cas de début d’activité, ces seuils doivent être ajustés au prorata du temps d’exploitation.
Si ces plafonds sont dépassés, la TVA s’applique dès le premier jour de dépassement. Le loueur doit alors la facturer à ses clients et la déclarer.
Les taux applicables sont les suivants :
- 10 % pour l’hébergement, le petit-déjeuner et la table d’hôtes
- 20 % pour les boissons alcoolisées
- 2,1 % en Corse pour certaines prestations
La loi de finances pour 2025 a prévu un seuil unique de franchise à 25 000 €, applicable à partir du 1er mars 2025. Toutefois, sa mise en œuvre a été suspendue jusqu’au 1er juin 2025, le temps d’envisager des ajustements.
Enfin, même si la TVA peut être récupérée sur les dépenses professionnelles (mobilier, travaux, fournitures…), la gestion devient plus complexe. Il est donc fortement recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable.
Quelles taxes locales faut-il payer ?
En plus de l'impôt sur le revenu, gérer une chambre d'hôtes demande de payer plusieurs taxes locales.
Taxe de séjour
Instaurée par la commune, cette taxe peut être :
- Au réel : payée directement par le client au loueur, puis reversée à la mairie. Elle doit être affichée dans la chambre et les lieux d’accueil.
- Forfaitaire : intégrée au prix de la nuitée, sans apparaître sur la facture.
Dans les deux cas, c’est le loueur qui doit reverser la taxe collectée à la commune.
Certaines communes appliquent également des taxes additionnelles (jusqu’à 10 %), notamment en Île-de-France.
Un simulateur officiel permet de connaître le montant exact par commune.
Taxe foncière
Comme tout propriétaire, le loueur est soumis à la taxe foncière, ainsi qu’à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).
Taxe d’habitation
Même si elle est supprimée pour les résidences principales, elle reste due pour les résidences secondaires. Le loueur reste donc redevable s’il loue depuis un logement non principal.
Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
Elle s'applique aux chambres d'hôtes, sauf si une exonération est décidée localement. Cela s'applique aussi si l'activité est non professionnelle et se fait dans la résidence principale.
Dans certaines zones de revitalisation rurale (ZRR), des exonérations totales ou partielles de taxe foncière, d’habitation ou de CFE peuvent exister. Il est fortement recommandé de vérifier auprès de votre centre des impôts ou de votre expert-comptable.
Cotisations sociales : à partir de quand faut-il cotiser ?
En tant qu'exploitant de chambres d'hôtes (avec ou sans table d’hôtes), vous devez être affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Cela est nécessaire dès que votre revenu imposable dépasse 6 123 € par an.
Cette affiliation vous ouvre des droits en matière de maladie, maternité, retraite, invalidité et décès. En revanche, l’assurance chômage, les accidents du travail et les maladies professionnelles ne sont pas couverts.
Si votre chiffre d’affaires est inférieur à 6 123 €, aucune affiliation n’est obligatoire. Vous êtes alors seulement redevable des prélèvements sociaux au taux global de 17,2 %.
Cas n°1 : Régime micro-BIC
Ce régime s’applique automatiquement si vos recettes sont inférieures à 77 700 € en 2025. Vous pouvez aussi l’opter volontairement.
- Affiliation obligatoire : dès que vos revenus imposables dépassent 6 123 €
- Base de cotisation :
- 1ʳᵉ année : sur la part des recettes dépassant 6 123 €
- Années suivantes : sur la totalité des recettes
- Taux de cotisations : 12,3 % sur le chiffre d’affaires, hors contributions additionnelles
- Droits sociaux acquis : tous sauf chômage, AT/MP
- Affiliation : via URSSAF
- Exonération possible la première année avec l’ACRE
Cas n°2 : Régime réel
Ce régime repose sur vos bénéfices réels (recettes – charges déductibles). Il est obligatoire au-delà de 77 700 €, ou accessible sur option.
- Affiliation obligatoire : dès 6 123 € de revenu imposable
- Base de cotisation :
- 1ʳᵉ année : recettes au-delà de 6 123 €
- Années suivantes : recettes totales
- Taux de cotisations :
- 30,49 % sur les charges déductibles
- 9,70 % sur le reste des recettes
- Droits sociaux acquis : tous sauf chômage, AT/MP
- Affiliation : via impots.gouv.fr lors de la déclaration
- Exonération possible avec l’ACRE
Cas particulier : chambres d’hôtes en exploitation agricole
Un exploitant agricole qui propose des chambres d’hôtes sur son lieu d’exploitation peut bénéficier d’un traitement fiscal spécifique. Dans ce cas, l’activité d’hébergement est considérée comme accessoire à l’activité agricole.
Ce que cela change :
- Régime fiscal : les recettes sont intégrées aux bénéfices agricoles (et non aux BIC).
- Affiliation sociale : l’exploitant dépend de la Mutualité sociale agricole (MSA).
- Seuil d’affiliation : dès 6 028 € de revenu imposable.
- Formalités : pas d’immatriculation au registre du commerce ; les démarches se font via la Chambre d’agriculture.
- Régimes micro-BIC ou réel : non applicables dans ce cadre.
Ce modèle simplifie la gestion comptable et fiscale en regroupant toutes les activités sous une seule entité. Il offre une alternative spécifique aux agriculteurs souhaitant développer une activité complémentaire d’hébergement touristique.