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Différence entre création et début d'activité

Différence entre création et début d'activité

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Par
Walid DAMI
Publié en
07/2025
5 min
de lecture

La différence entre création d’établissement et début d’activité est une question que tout entrepreneur doit connaître avant de se lancer. Derrière ces deux expressions administratives se cachent des réalités bien distinctes, aux conséquences concrètes sur le plan juridique, fiscal, social et opérationnel.

Comprendre précisément ce qu’est la création d’établissement permet de savoir quand votre société existe légalement et peut agir en son nom. De l’autre côté, déclarer correctement la date de début d’activité, c’est définir à quel moment vous commencez réellement à vendre, facturer ou prester vos services.

Cette distinction permet de mieux structurer votre lancement, d’anticiper vos obligations et de bénéficier des aides au bon moment.

Ce guide vous aide à créer votre entreprise sur des bases solides, en comprenant ces deux notions clés et en évitant les erreurs les plus fréquentes.

Différence entre création et début d'activité

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Qu’est-ce que la création d’établissement, et qu’implique-t-elle réellement ?

La création d’établissement correspond à l’étape juridique et administrative qui marque la naissance légale de votre entreprise. Elle se concrétise par l’immatriculation au registre national des entreprises (RNE) aussi appelé registre du commerce, ainsi que l’attribution d’un numéro SIREN par l’INSEE.

Cette étape vous donne une existence juridique, dont les conséquences dépendent aussi de la forme juridique choisie au moment de l’immatriculation, et vous permet :

  • d’ouvrir un compte bancaire professionnel,
  • de signer des contrats,
  • d’engager certains frais (bail, dépôt de garantie, etc.).

Mais elle n’autorise pas encore l’exercice effectif de l’activité, notamment si vous n’avez pas encore reçu votre extrait Kbis ou défini votre date de début d’activité. 

C’est pourquoi il est recommandé de ne pas enclencher certaines démarches trop tôt (comme la facturation, les déclarations fiscales, ou les assurances professionnelles), tant que le démarrage effectif n’est pas planifié.

Enfin, cette création peut aussi concerner certains cas de reprise ou de changement d’activité. Plus de détails sont dans les sections qui suivent.

Que recouvre réellement le début d’activité, et quelles sont ses conséquences ?

Le début d’activité correspond au lancement effectif de l’entreprise sur le plan opérationnel. Il peut s’agir de la première vente, de la première facture, de l’ouverture au public ou du démarrage de la production.

Cette date peut coïncider avec celle de la création. Mais elle est souvent postérieure, afin de laisser à l’entrepreneur le temps de tout préparer.

Cette étape déclenche plusieurs obligations concrètes.

Sur le plan fiscal

Elle déclenche l’application des régimes fiscaux déclarés à l’immatriculation : TVA, impôt sur les sociétés ou sur le revenu, CFE, etc.

Dans les jours qui suivent l’immatriculation, l’entrepreneur reçoit une lettre d’accueil du service des impôts des entreprises (SIE). Cette lettre précise les modalités déclaratives, les identifiants fiscaux et les premières échéances. Il doit alors créer son espace sur impots.gouv.fr et transmettre la déclaration 1447-C avant le 31 décembre de l’année de création pour la CFE.

Sur le plan social

Sur le plan social, plusieurs démarches doivent être effectuées selon le statut du dirigeant.

Les travailleurs non-salariés doivent adhérer à une caisse de retraite dans les trois mois suivant l’immatriculation. Mais ne commenceront à payer leurs cotisations qu’après environ 90 jours.

En cas de salariat, l’employeur doit s’enregistrer auprès de l’URSSAF, effectuer les déclarations préalables à l’embauche (DPAE), et mettre en place l’ensemble des obligations liées à la paie et à la protection sociale.

Sur le plan contractuel

Le début d’activité est aussi un jalon contractuel. Il fixe le point de départ de nombreux engagements professionnels. Comme les contrats d’assurance, les baux commerciaux, les relations fournisseurs ou encore les partenariats bancaires.

C’est également à cette étape que l’entreprise doit être prête à fonctionner de manière conforme. Et ce en mettant en place ses documents commerciaux obligatoires : devis, factures, conditions générales de vente, mentions légales, etc.

Le début d’activité ne se résume pas à « commencer à vendre ». Il s’agit d’une phase fondatrice où les bases juridiques, fiscales, sociales et organisationnelles de l’entreprise sont mises en place pour démarrer votre activité professionnelle dans les meilleures conditions.

Choisir une date inadaptée ou la déclarer de manière imprécise peut entraîner des obligations prématurées, des pénalités en cas de retard ou la perte d’avantages fiscaux comme l’ACRE ou l’ARCE.

Il est donc essentiel de fixer cette date de manière réaliste, en tenant compte du rythme réel de mise en route du projet, et de la déclarer avec soin lors de l’immatriculation. Mieux vaut prévoir quelques jours ou semaines de marge, plutôt que d’activer trop tôt et des obligations non anticipées.

Formalités d’immatriculation et choix de la date de début d’activité

La date de début d’activité est une décision stratégique qui doit être mûrement réfléchie. Cette date, déclarée au moment de la constitution du dossier, ne peut être antérieure à l’obtention du certificat d’inscription au répertoire Sirene.

Concrètement, une fois le dossier complet déposé au Guichet unique, l’entrepreneur reçoit son numéro SIREN, son code APE (attribué selon l’activité déclarée), et son extrait Kbis dans un délai de 8 à 15 jours. Il est donc conseillé de fixer la date de début d’activité au moins deux semaines après le dépôt, afin d’éviter tout décalage administratif.

Une anticipation trop optimiste, ou une déclaration inexacte, peut entraîner des obligations prématurées ou des sanctions en cas de contrôle.

Mieux vaut se faire accompagner par un expert-comptable pour caler cette date en fonction de la réalité opérationnelle du projet.

Peut-on commencer une activité avant l’immatriculation ?

Commencer une activité avant l’immatriculation de l’entreprise est possible, mais encadré par des règles strictes. Cette situation concerne notamment les créateurs qui doivent engager des dépenses ou signer des contrats avant l’obtention du numéro SIREN.

Dans ce cas, les actes doivent être effectués « au nom et pour le compte de la société en formation ». c’est-à-dire en précisant que l’entreprise n’est pas encore juridiquement immatriculée.

Ces engagements pourront ensuite être repris officiellement par la société une fois immatriculée. Et ce à condition que les statuts ou une décision des associés le prévoient.

Cependant, cette démarche n’est pas sans risques. En l’absence d’immatriculation, l’entreprise ne peut ni facturer, ni bénéficier d’un régime fiscal ou social. Et le fondateur s’expose à des poursuites pour exercice illégal d’une activité. De plus, il engage sa responsabilité personnelle sur les actes accomplis.

Il est donc vivement recommandé de procéder à l’immatriculation dans les plus brefs délais, pour sécuriser vos démarches administratives et fiscales. Cela permet à l’entrepreneur d’opérer en toute légalité, dès le véritable lancement de son activité.

Quelles aides sont disponibles selon la phase ?

Qu’il s’agisse d’une création d’entreprise ou d’une reprise d’activité, plusieurs dispositifs d’aides financières sont accessibles pour accompagner les entrepreneurs dans leurs premiers mois. Ces aides varient en fonction de la situation personnelle du créateur, du stade de l’entreprise et du type d’activité envisagé.

Parmi les dispositifs les plus connus, on retrouve :

  • L’ACRE (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise), qui permet une exonération partielle des charges sociales pendant la première année.
  • L’ARCE, versée sous forme de capital, qui permet aux bénéficiaires de l’ARE (allocation chômage) ayant obtenu l’ACRE de percevoir 45 % des droits restants à l’ouverture de l’entreprise.
  • Le NACRE, un accompagnement renforcé pendant les trois premières années, incluant aide au financement et appui dans la structuration du projet.
  • L’Agefiph, pour les personnes en situation de handicap souhaitant entreprendre, avec des aides spécifiques au démarrage.

Ces aides s’ajoutent à d’autres mesures comme l’exonération temporaire de la CFE (cotisation foncière des entreprises), applicable l’année de la création, et une réduction de moitié de l’assiette l’année suivante.

Création d’établissement après reprise ou interruption : ce que dit l’INSEE

Une reprise d’activité peut être assimilée à la création d'un nouvel établissement. C’est le cas notamment après plus d’un an d’inactivité, ou en cas de nouvelle activité exercée dans un autre secteur, même après une courte pause.

L’INSEE considère aussi qu’il s’agit d’une création à part entière lorsqu’il y a absence de continuité économique (modification de deux des trois éléments : unité légale, activité exercée, localisation).

Conséquence : certaines reprises nécessitent les mêmes formalités qu’une création initiale. Il faut donc anticiper pour rester en règle auprès du Guichet unique.

Qu’en est-il des établissements secondaires et complémentaires ?

Au cours de son développement, une entreprise peut être amenée à ouvrir un ou plusieurs établissements en plus de son siège social. Ces implantations supplémentaires peuvent être qualifiées d’établissements secondaires ou complémentaires, selon leur localisation et leur rattachement administratif.

Un établissement secondaire se situe en dehors du ressort du tribunal de commerce dont dépend le siège social. Il dispose d’un numéro SIRET propre. Il peut être dirigé par une autre personne que le représentant légal de l’entreprise, et doit faire l’objet d’une déclaration spécifique auprès du Guichet unique dans le mois précédant ou suivant son ouverture.

En revanche, un établissement principal correspond au siège social de l’entreprise. Toute implantation en dehors de ce ressort devient un établissement secondaire. Les formalités d’ouverture sont souvent allégées, bien que dépendantes du secteur d’activité concerné (commercial, artisanal, agricole, etc.).

Dans tous les cas, ces extensions d’activité nécessitent une immatriculation distincte, une mise à jour auprès des organismes concernés, et peuvent impliquer de nouvelles obligations.

Il est donc essentiel d’anticiper les démarches liées à chaque ouverture d’établissement pour rester conforme et bien structurer sa croissance.

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