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Peut on créer plusieurs micro-entreprises ?

Peut on créer plusieurs micro-entreprises ?

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Par
Walid DAMI
Publié en
06/2025
6 min
de lecture

Peut on avoir plusieurs micro-entreprises à la fois ? La réponse est non. Une personne ne peut avoir qu’une seule micro-entreprise.

Ce statut repose sur l’entreprise individuelle : une seule structure par personne physique. En revanche, elle peut y exercer plusieurs activités, même très différentes. Et si besoin, elle peut aussi créer une société à côté.

Dans cet article, nous expliquons pourquoi il est interdit d'avoir plusieurs micro-entreprises. Comment gérer plusieurs activités dans une seule entreprise. Enfin, nous discutons des conséquences fiscales, sociales et administratives. On aborde aussi la possibilité de créer une société en parallèle.

Peut on créer plusieurs micro-entreprises ?

Sommaire

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Peut-on créer plusieurs micro-entreprises ?

Non, une personne ne peut pas créer plusieurs micro-entreprises. En effet, le régime de la micro-entreprise s’appuie sur le principe de l’entreprise individuelle : une personne physique = une seule entreprise. Contrairement à une société, la micro-entreprise n’est pas une entité juridique distincte de son créateur. Elle ne peut donc être dupliquée.

Chaque micro-entrepreneur détient un unique numéro SIRET, lié à sa personne. Il n’est pas possible d’en avoir deux en même temps.

En revanche, il est tout à fait autorisé d’exercer plusieurs activités, même différentes, au sein d’une seule micro-entreprise. Autre possibilité : conserver sa micro-entreprise et créer une société à côté, sous certaines conditions.

Option N°1 : Cumul d'activités sous une seule auto-entreprise

Il est possible de regrouper plusieurs activités dans une seule micro-entreprise, tant qu’elles respectent les conditions du régime. Ces activités peuvent être similaires, comme deux activités de vente. Elles peuvent aussi être très différentes, comme une activité artisanale et une activité libérale.

Les activités permissibles en micro-entreprises

Toutes les activités ne sont pas compatibles avec le régime micro-entreprise. Sont autorisées :

  • Les activités commerciales, sauf celles soumises à la TVA immobilière (agents ou promoteurs immobiliers, marchands de biens, etc.)
  • Les activités artisanales
  • Certaines professions libérales, si elles relèvent de la Cipav ou de la Sécurité Sociale des Indépendants

Sont exclues :

  • Les activités agricoles
  • Les professions libérales dépendant d’autres régimes de retraite

Un micro-entrepreneur ne peut donc pas mélanger une activité agricole avec une autre activité relevant du régime micro-entreprise. Il peut toutefois cumuler plusieurs activités commerciales ou artisanales tant qu’elles restent éligibles.

Distinguer entre activité principale et activités secondaires

Quand on fait plusieurs activités, il faut séparer l'activité principale des activités secondaires. L'activité principale est celle qui génère le plus de chiffre d'affaires global ou celle choisie par défaut.

Pourquoi cette distinction est importante ?

1. Code APE

Un seul code APE est attribué à la micro-entreprise. Il correspond à l’activité principale et sert à identifier son secteur.

2. Régime social

Les cotisations sociales varient selon la nature de l’activité principale. Voici quelques taux 2025 :

  • Vente de marchandises : 12,3 %
  • Location meublée : 21,2 %
  • Prestation de services BIC : 21,2 %
  • Professions libérales hors Cipav : 24,6 %
  • Professions libérales (Cipav) : 23,2 %

Si l’entrepreneur exerce des activités de nature différente, chaque portion du chiffre d’affaires est soumise au taux correspondant, mais le régime de retraite appliqué est celui de l’activité principale.

3. Seuil de chiffre d’affaires 

En cas d’activités mixtes (par exemple commerce + services), le seuil global est celui de l’activité dominante :

  • 188 700 € maximum si l’activité principale est commerciale
  • Dont 77 700 € max pour les prestations de services incluses

Exemple : un entrepreneur vend des produits (activité commerciale) et propose aussi des services de conseil (activité libérale). Il doit respecter le plafond global de 188 700 €, sans dépasser 77 700 € pour la part “services”.

Naviguer entre ces seuils, statuts et régimes peut vite devenir complexe. Pour éviter les erreurs fiscales ou sociales, il est fortement recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable. Vous pouvez nous contacter.

Option N°2 : Créer une société à côté de l’activité de micro-entreprise

Un auto entrepreneur peut tout à fait créer une société en parallèle de son activité en micro-entreprise. Ce cumul est possible, mais certaines formes juridiques posent des limites.

Notamment, il n’est pas possible de cumuler une micro-entreprise avec une gérance majoritaire dans une EURL ou une SARL. En clair, si l’entrepreneur contrôle seul sa société, le cumul est bloqué.

Pour que le cumul soit autorisé, il doit :

  • Être gérant d’une EURL sans en être l’associé unique
  • Ou être gérant minoritaire ou égalitaire d’une SARL (détenir 50 % des parts ou moins)

Autre option intéressante : créer une SASU. Dans ce cas, l’entrepreneur peut en être président et rester en micro-entreprise. Il est assimilé salarié dans la SASU, ce qui facilite le cumul des deux statuts.

À noter : Une EURL peut elle-même opter pour le régime micro-entreprise, même si c’est rare en pratique. Cela permet d’alléger le formalisme tout en bénéficiant du régime simplifié.

L’impact du cumul d’activités en micro-entreprise

créer plusieurs etreprises

Cumuler plusieurs activités dans une seule micro-entreprise a des effets sur plusieurs points. Cela concerne le chiffre d'affaires, la fiscalité, les cotisations sociales, le régime de retraite et la gestion de la TVA. Voici ce qu’il faut savoir.

Les seuils de chiffre d’affaires doivent être respectés globalement et par nature d’activité

Cumuler plusieurs activités ne permet pas de dépasser les plafonds de chiffre d'affaire. Ce dernier doit rester dans les limites du régime, sans distinction du nombre d’activités exercées. Deux conditions sont à respecter en même temps :

  1. Le chiffre d’affaires global ne doit pas dépasser 188 700 €
  2. Chaque type d’activité doit rester sous son plafond spécifique :
  • Vente de marchandises / hébergement : 188 700 €
  • Prestations de services (BIC ou BNC), meublés classés : 77 700 €
  • Meublés de tourisme non classés : 15 000 €

L’abattement fiscal est calculé selon chaque type d’activité

L’imposition du chiffre d’affaires suit les règles propres à chaque activité. Un abattement forfaitaire est appliqué avant de calculer l’impôt, selon la nature de l’activité :

  • Vente de biens, hébergement (hors meublés) : abattement de 71 %
  • Services BIC (artisans, commerçants) : abattement de 50 %
  • Services BNC (professions libérales non réglementées) : abattement de 34 %

Les cotisations sociales sont calculées séparément pour chaque activité

Le régime micro-social applique un taux spécifique à chaque activité, proportionnel au chiffre d’affaires. Voici les taux en vigueur en 2025 :

  • Vente de marchandises, hébergement (hors meublés) : cotisations sociales à 12,3 %
  • Services BIC (artisanat, commerce) : 21,2 %
  • Services BNC (non réglementés) : 24,6 %
  • Professions libérales affiliées à la Cipav : 23,2 %
  • Location de meublés classés : 6 %

À cela s’ajoute la Contribution à la formation professionnelle (CFP), calculée aussi selon l’activité :

  • Artisanale : 0,3 %
  • Commerciale : 0,1 %
  • Services / professions libérales : 0,2 %

Le régime de retraite dépend de l’activité principale

Le régime social (et donc de retraite) qui s’applique est celui de l’activité principale, même en cas de cumul.

  • Si l’activité principale est commerciale/artisanale, le micro-entrepreneur relève de la Sécurité Sociale des Indépendants.
  • Si l’activité principale est une profession libérale relevant de la Cipav, c’est ce régime qui s’applique.

Lorsque plusieurs activités sont exercées, celle considérée comme principale est :

  • Celle qui a démarré en premier
  • Ou, si les débuts sont simultanés, celle choisie par le micro-entrepreneur

La gestion de la TVA peut devenir complexe si les seuils sont dépassés

En dessous de certains seuils, le micro-entrepreneur a la franchise de TVA.

Les seuils de franchise sont :

  • 85 000 € pour la vente de biens
  • 37 500 € pour les prestations de services (BIC ou BNC)

Si ces seuils sont dépassés, l’entrepreneur doit facturer la TVA. En cas de multi-activité, cela devient plus technique :

  • Il faut ventiler les taux par nature d’activité sur les factures.
  • Sinon, appliquer le taux de TVA le plus élevé sur la totalité de la facture.

À noter :

Un seuil unique à 25 000 € devait entrer en vigueur en mars 2025, mais cette réforme est repoussée à juin 2025. Les règles actuelles restent donc en place pour l’instant.

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