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Quel salaire se verser en SASU ?

Quel salaire se verser en SASU ?

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Par
Walid DAMI
Publié en
09/2025
6 min
de lecture

En SASU, la question du salaire du président est centrale. Se verser un salaire permet de bénéficier d’une véritable protection sociale mais engendre un coût considérable à la société. Entre 75 et 85 % de charges sociales s’ajoutent au net perçu.

C’est pourquoi de nombreux dirigeants cherchent des alternatives. Ne pas se verser de salaire au lancement, ou privilégier les dividendes, fiscalement plus légers mais sans droits sociaux.

Souvent, la solution la plus équilibrée reste le mélange salaire + dividendes, qui combine couverture sociale et optimisation fiscale.

Cet article vous guide pour comprendre le fonctionnement du salaire en SASU, ses obligations, son coût réel et les options possibles pour l’adapter à votre situation.

Quel salaire se verser en SASU ?

Sommaire

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Quelles sont les implications du versement d’un salaire en SASU ?

Le président d'une SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) peut choisir de se verser un salaire. Cela a des conséquences juridiques, sociales et fiscales.

Ce statut de dirigeant rémunéré est comme celui d’un assimilé-salarié. Le président cotise au régime général de la Sécurité sociale. Il a une couverture semblable à celle d’un salarié cadre. Cependant, il n'est pas soumis au Code du travail.

Cela veut dire qu'il ne paie pas pour le chômage. Il n'a pas accès aux avantages habituels: les congés payés, les primes et les heures supplémentaires.

Il doit quand même faire des fiches de paie, déclarer les salaires et payer des cotisations sociales.

En pratique, le versement d’un salaire entraîne en moyenne 75 à 85 % de charges sociales supplémentaires pour la société. C’est un choix qui doit être réfléchi, notamment en comparaison avec les dividendes ou l’absence de rémunération.

Calcul salaire SASU

Le calcul du sasu salaire repose souvent sur une logique de « net souhaité ». En d'autres termes, on commence par le montant que le président veut recevoir en net.

Ensuite, on utilise un coefficient d'environ 1,8 pour estimer le coût total pour l'entreprise. Si vous voulez recevoir 2 000 euros nets, la SASU devra payer environ 3 600 euros au total. Cela inclut les cotisations sociales pour l'employeur et l'employé.

Ce calcul doit être intégré dans une analyse globale de la rentabilité de la SASU. Il est important d'évaluer toutes les charges fixes de l'entreprise y compris le loyer, les assurances, les abonnements et les honoraires.

Cette vision d’ensemble permet de déterminer un niveau de rémunération soutenable, tant d’un point de vue comptable que de la trésorerie.

Pour sécuriser ce calcul, l’URSSAF offre un simulateur de salaire président SASU gratuit. Il suffit d’indiquer le salaire net souhaité. Vous obtiendrez alors une simulation salaire SASU avec le brut et les cotisations.

On parle aussi de simulation salaire président SASU. Le simulateur est accessible ici : simulateur URSSAF pour les dirigeants de SASU.

Ce calcul du salaire président SASU simulateur doit faire partie d'une vue d'ensemble de la rentabilité de l'entreprise. Cela inclut les loyers, les abonnements, les amortissements, les assurances et les honoraires d'un expert comptable.

Cotisations sociales sur le salaire

Le président d'une SASU a le statut d'assimilé-salarié. Cela veut dire qu'il est lié au régime général de la Sécurité sociale. Il cotise pour l’assurance maladie, la retraite et la prévoyance... mais pas d'assurance chômage.

Contrairement aux salariés, il ne peut donc pas prétendre aux indemnités de Pôle emploi en cas d’arrêt de son activité.

Les cotisations sociales représentent une charge salaire qui s’élèvent en moyenne à 75 à 85 % du salaire net versé. Cela signifie qu’un salaire net de 2 000 € engendre un coût total d’environ 3 600 € pour l’entreprise. Cette enveloppe inclut à la fois les cotisations patronales et salariales, qui constituent la charge salaire président SASU.

Ce poids élevé s’explique surtout par l’absence de réduction de cotisations sociales, dont bénéficient habituellement les bas salaires dans d’autres types de contrats

Le système présente néanmoins un avantage important : tant que le président ne se verse pas de rémunération, aucune cotisation n’est due. Cela peut être une stratégie intéressante au lancement de l’activité, pour limiter les charges fixes. En revanche, cela prive le dirigeant de toute couverture sociale.

Une autre stratégie consiste à mixer les formes de rémunération : combiner un salaire modéré avec un versement de dividendes.

Les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales. Ils sont traités comme des revenus du capital. Il y a un abattement automatique de 40 % ou une flat tax de 30 %. Cette combinaison limite les charges. Elle assure aussi une protection sociale minimale.

Salaire minimum et validation des droits sociaux

Le président d’une SASU n’est pas soumis à un salaire minimum légal. Le SMIC ne s'applique pas à lui. Il est donc possible de fixer une rémunération inférieure au SMIC, ou même de ne pas percevoir de salaire du tout. Cependant, pour valider ses droits sociaux, certains seuils doivent être respectés.

Pour valider les quatre trimestres de cotisation à la retraite, il faut gagner au moins 600 heures de SMIC par an. En 2025, cela correspond à un salaire annuel brut de 7128 euros. En dessous de ce montant, le nombre de trimestres validés sera réduit.

Pour bénéficier d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail (maladie, retraite…), le seuil est encore plus élevé. Le président doit avoir perçu un salaire mensuel net d’au moins 2009,70 euros pendant les six mois précédant l’arrêt.

En d'autres termes, même si le président est dans le régime général, il n'aura pas de couverture maladie sans un minimum de salaire régulier.

Autre point crucial : l’exposition à la taxe PUMa: une cotisation subsidiaire maladie due par les personnes qui ont peu ou pas de revenus d’activité. Elles ont une couverture santé grâce à la Sécurité sociale. Pour éviter cette taxe, le président doit gagner au moins 9 274 euros par an. Cela représente 20 % du plafond annuel de la Sécurité sociale en 2024.

En dessous de ce seuil, une cotisation de 6,5 % est prélevée sur les revenus du capital. Cela inclut les dividendes, les loyers et les plus-values. Le taux est dégressif selon le niveau de revenu professionnel. Ce dispositif vise à financer la protection maladie pour ceux qui ne cotisent pas via un emploi ou une activité indépendante.

Conséquences sociales et fiscales du salaire

Se verser un salaire en tant que président de SASU a des conséquences à la fois sociales et fiscales. Sur le plan social, cette rémunération donne des droits. En cotisant au régime général, le président a la sécurité sociale. Il bénéficie aussi d'une couverture retraite, de la prévoyance et d'indemnités journalières en cas de maladie.

En revanche, le président de SASU ne cotise pas à l’assurance chômage et ne génère donc aucun nouveau droit. Toutefois, s’il bénéficie déjà de l’ARE avant de créer ou de rejoindre sa SASU, il peut continuer à la percevoir. Dans ce cas, tout salaire versé par la SASU viendra réduire le montant de ses allocations.

Sur le plan fiscal, la rémunération du président est imposée dans la catégorie des traitements et salaires, au même titre qu’un salarié. Elle est donc soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après application du prélèvement à la source.

Pour la société, ce salaire est une dépense déductible du résultat imposable à l’impôt sur les sociétés. Cela peut réduire le montant de l’impôt que doit payer la SASU. En revanche, les dividendes ne sont pas déductibles, ce qui peut inciter à privilégier une rémunération mixte dans une logique d’optimisation fiscale.

Il faut aussi prendre en compte les avantages en nature. Cela inclut le véhicule de fonction et le logement. Ces avantages sont considérés comme une partie du salaire imposable. Ils sont aussi soumis aux cotisations sociales.

Comparaison salaire vs dividendes

Le choix de se verser un salaire, des dividendes ou rien dépend des priorités du dirigeant et de la situation financière de la SASU.

Un salaire coûte cher à la société mais assure une protection sociale complète pour le président. Cela permet de cotiser à la retraite, de bénéficier de la sécurité sociale et de valider ses droits sociaux.

Les dividendes, en revanche, ne sont pas soumis aux cotisations sociales. Leur fiscalité est plus légère grâce à l’abattement de 40 % ou au prélèvement forfaitaire unique de 30 %. Cependant, ils ne donnent aucun droit social, et ne permettent pas de valider des trimestres de retraite. De plus, ils n'offrent pas d'indemnités journalières en cas de maladie ou d'accident.

Enfin, il y'a la non-rémunération qui permet de réduire les charges fixes. Cette solution est souvent choisie au début de l’activité quand la SASU ne fait pas encore assez de chiffre d’affaires. Cette stratégie doit rester temporaire car elle expose le dirigeant à la taxe PUMa et l’exclut de toute couverture sociale.

Dans de nombreux cas, la meilleure solution est de mélanger un salaire modéré avec des dividendes. Cela permet d'assurer une protection sociale minimale et de réduire les coûts pour l'entreprise.

Obligations administratives liées au salaire

La décision de se verser un salaire nécessite de suivre des formalités légales et des déclarations précises.

Avant toute chose, le montant de la rémunération doit être fixé par l'associé unique lors d’une assemblée générale ordinaire. Cette décision est formalisée par un procès-verbal, qui fait foi en cas de contrôle. Sans contrat de travail, comme pour les mandataires sociaux, ce procès-verbal est le seul document qui fixe légalement la rémunération du président.

Une fois ce montant fixé, la société doit être immatriculée à l'URSSAF pour faire les déclarations sociales nécessaires. Le président doit être déclaré comme assimilé-salarié auprès de la Sécurité sociale.

Chaque mois ou trimestre, selon le choix, une fiche de paie doit être faite. Elle doit inclure toutes les informations nécessaires : salaire brut, charges sociales, prélèvement à la source, net imposable, etc.

Voici comment déclarer son salaire chaque mois en SASU.

1. Créez une fiche de paie.

2. Envoyez-la par la DSN.

3. Versez le salaire net sur le compte du président.

Cette fiche de paie est indispensable pour valider les droits sociaux du dirigeant, notamment en matière de retraite. Les charges sociales sur le salaire sont déclarées par la DSN (Déclaration Sociale Nominative), un système dématérialisé qui rassemble toutes les données sociales.

La rémunération est notée dans la comptabilité de la SASU et considérée comme une charge déductible du résultat imposable. Un expert-comptable peut être sollicité pour accompagner le président dans ces démarches et éviter toute erreur.

FAQ pratiques sur le salaire en SASU

Le président d’une SASU est-il obligé de se verser un salaire ?

Non. Il peut parfaitement exercer son mandat sans percevoir de rémunération, notamment en phase de lancement de l’activité. Cependant, cela veut dire qu'il ne paiera pas pour sa retraite ni pour la prévoyance. Il ne recevra pas d'indemnités journalières s'il doit s'arrêter de travailler.

Y a-t-il un salaire minimum à respecter ?

Le président n’est pas soumis au SMIC. Il peut se verser un salaire librement, même inférieur au minimum légal applicable aux salariés.

Une fiche de paie est-elle obligatoire ?

Oui. Chaque fois qu’un salaire est versé, une fiche de paie doit être établie. Elle est importante pour faire les déclarations sociales et fiscales. Elle aide à valider les droits à la retraite. Elle sert aussi à prouver les revenus en cas de contrôle ou de demande d’attestation.

Faut-il rédiger un procès-verbal pour fixer la rémunération ?

Absolument. Même sans contrat de travail, le salaire du président doit être décidé par l'associé unique. Cela doit être formalisé dans un procès-verbal d'assemblée générale. Inscrire le montant de la rémunération dans les statuts est fortement déconseillé car cela rend toute modification plus lourde administrativement.

Le versement de dividendes remplace-t-il le salaire ?

Non. Les dividendes ne sont pas une forme de salaire. Ils ne permettent pas de bénéficier d’une protection sociale. Ils peuvent être un bon complément de salaire, surtout pour des raisons fiscales. Cependant, ils ne remplacent pas les droits liés à un salaire déclaré.

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