L’essentiel à retenir
- EURL offre un cadre juridique rigide mais protecteur, adapté aux indépendants recherchant sécurité et fiscalité maîtrisée (IR par défaut, option IS possible).
- SASU séduit par sa souplesse statutaire et sa protection sociale plus complète, idéale pour les projets à potentiel de croissance ou d’ouverture du capital.
- En 2025, les réformes fiscales et sociales (cotisations TNS, PFU, plafonnement ARE/ARCE) renforcent la nécessité d’un arbitrage stratégique personnalisé.
- EURL = cotisations plus faibles, dividendes coûteux au-delà de 10 % ; SASU = charges plus lourdes mais dividendes sans cotisations sociales.
- Le choix dépend du profil du dirigeant : sécurité et simplicité pour l’EURL ; flexibilité, image “investissable” et meilleure couverture sociale pour la SASU.
Qu’est-ce qu’une EURL et une SASU ? Définitions et fonctionnement
L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) est une forme juridique qui reprend les règles de la SARL. Elle se compose d’un associé unique qui détient le capital social et dont la responsabilité est limitée au montant de ses apports. En pratique, le gérant associé unique relève du régime social des travailleurs non salariés (TNS) sauf si un tiers est nommé comme gérant. Cette société est souvent choisie lors de la création de société par les entrepreneurs recherchant un cadre juridique clair et protecteur, avec une gestion rigoureuse.
La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), issue de la SAS, se distingue par sa grande liberté statutaire. L’associé unique détermine le fonctionnement de la société dans les statuts, ce qui confère une forte flexibilité. Le président de la SASU, obligatoirement une personne physique, est affilié au régime général de la Sécurité sociale en tant qu’assimilé salarié mais sans couverture chômage. Cette structure est privilégiée par les créateurs qui visent un développement rapide ou souhaitent accueillir ultérieurement des investisseurs.
- EURL : cadre rigide mais sécurisant, obligations juridiques précises, fiscalité adaptée aux indépendants.
- SASU : grande flexibilité, gestion simplifiée, ouverture facilitée à de futurs associés, protection sociale plus complète pour le dirigeant.
En résumé, le choix entre EURL vs SASU dépasse la simple comparaison de deux formes juridiques : il conditionne la gouvernance, la rémunération du dirigeant et les perspectives de transformation (EURL → SARL, SASU → SAS).
Régime fiscal : EURL ou SASU en 2025 ?
Le choix entre EURL vs SASU a des conséquences directes sur la fiscalité de l’entreprise et sur l’imposition du dirigeant.
L’EURL : un régime par défaut à l’impôt sur le revenu
Lorsque l’associé unique est une personne physique, l’EURL est soumise par défaut à l’impôt sur le revenu (IR). Dans ce cas, ce sont les bénéfices imposables qui intègrent le revenu global du gérant et sont soumis au barème progressif de l’IR. Cette option peut s’avérer intéressante pour un entrepreneur qui démarre avec des revenus modestes, car elle permet de bénéficier des tranches basses d’imposition.
L’EURL peut toutefois opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Dans ce cas, la société est taxée directement sur ses bénéfices :
- 15 % sur la fraction du bénéfice jusqu’à 42 500 € (sous conditions) ;
- 25 % au-delà.
Le gérant est ensuite imposé personnellement sur sa rémunération et sur les éventuels dividendes perçus.
Particularité notable : lorsque l’EURL est soumise à l’IS, les dividendes qui dépassent 10 % du capital social, des primes d’émission et du compte courant d’associé sont assujettis aux cotisations sociales du TNS.
La SASU : l’IS par défaut, l’IR sous conditions
La SASU relève par défaut de l’impôt sur les sociétés. Le président perçoit une rémunération imposée à l’IR dans la catégorie des traitements et salaires. Les dividendes, quant à eux, sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), communément appelé flat tax : 12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux, soit une imposition globale de 30 %.
Une option pour l’IR existe mais elle est limitée à 5 exercices maximum et réservée aux petites sociétés qui respectent des critères stricts (ancienneté, chiffre d’affaires, nombre de salariés).
Comparaison et impact stratégique
- EURL à l’IR : fiscalité intégrée dans le revenu personnel, avantageuse en phase de lancement.
- EURL à l’IS : taux fixe mais dividendes partiellement soumis aux cotisations sociales.
- SASU à l’IS : PFU simple et lisible, pas de cotisations sociales sur les dividendes.
- SASU à l’IR : option temporaire, adaptée pour les premières années en cas de faibles bénéfices.
En pratique, le choix dépend des revenus attendus, de la stratégie de distribution (rémunération ou dividendes) et du profil du dirigeant. Un accompagnement en conseil fiscal permet d’anticiper les conséquences d’une option et de sécuriser l’optimisation des bénéfices.
Régime social du dirigeant : TNS vs assimilé salarié
Le statut social du dirigeant est l’un des critères les plus déterminants dans le choix entre EURL vs SASU. En 2025, les réformes récentes modifient les équilibres entre travailleur non salarié (TNS) et assimilé salarié.
Le gérant d’EURL : travailleur non salarié
Le gérant associé unique d’une EURL est affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Depuis 2025, ses cotisations sociales sont calculées sur une assiette unifiée, correspondant au revenu professionnel diminué d’un abattement forfaitaire de 26 %, plafonné à 130 % du PASS (≈61 230 € en 2025) et avec un plancher fixé à 1,76 % du PASS (≈829 €).
Cette réforme simplifie le calcul mais peut entraîner une hausse des charges sociales pour certaines professions libérales. Les gérants affiliés à la CIPAV voient ainsi leur taux global passer à 23,20 % à partir du 1er juillet 2025.
Le président de SASU : assimilé salarié
Le président de SASU relève du régime général de la Sécurité sociale. Il bénéficie donc d’une couverture sociale proche de celle d’un salarié : assurance maladie, retraite de base et complémentaire, allocations familiales. Ses charges sociales sont plus élevées que celles d’un TNS mais la protection sociale est plus complète. Les dividendes perçus, eux, ne génèrent pas de cotisations sociales mais sont soumis aux prélèvements fiscaux.
Comparatif des régimes
- EURL – TNS : cotisations moins élevées, mais couverture plus limitée (pas de chômage, retraite moins avantageuse).
- SASU – assimilé salarié : charges sociales plus importantes, mais meilleure protection (santé, retraite, prévoyance).
Le choix dépend des priorités du dirigeant : optimiser le coût des cotisations sociales ou privilégier une protection sociale renforcée. Pour un arbitrage équilibré, l’appui d’un expert comptable spécialiste des SASU permet de comparer finement les situations.
Rémunération et dividendes : arbitrages clés
La manière de rémunérer le dirigeant constitue l’une des différences majeures entre EURL vs SASU. Elle conditionne le résultat imposable de la société, la protection sociale et le coût global des charges sociales.
L’EURL : une imposition mixte
En EURL, la rémunération du gérant est soumise aux cotisations sociales TNS et déductible du bénéfice imposable si la société est à l’IS. Les dividendes suivent une règle spécifique : la part qui dépasse 10 % du capital social, des primes d’émission et du compte courant d’associé est assujettie aux cotisations sociales.
Exemple : un gérant qui perçoit 20 000 € de dividendes dont 15 000 € excèdent ce seuil verra cette portion soumise aux cotisations TNS. Cette règle augmente le coût mais elle permet de sécuriser le financement de sa protection sociale.
La SASU : rémunération salariale, dividendes allégés
En SASU, le président est traité comme un assimilé salarié. Ses revenus sont considérés comme des traitements et salaires, avec une paie soumise aux cotisations du régime général. Les dividendes sont en revanche exonérés de cotisations sociales et uniquement imposés via le Prélèvement Forfaitaire Unique (30 %). Cette différence rend la SASU attractive pour les dirigeants qui privilégient la distribution de dividendes plutôt que le versement d’une rémunération régulière.
Comparaison stratégique
- EURL : meilleure optimisation en cas de faible rémunération, mais dividendes coûteux au-delà du seuil légal.
- SASU : charges sociales plus lourdes sur le salaire, mais dividendes fiscalement plus simples et sans cotisations sociales.
Dans tous les cas, les arbitrages nécessitent d’anticiper le coût réel des charges SASU et de comparer les options de rémunération. Asendens charges SASU fournit un éclairage pratique pour évaluer le poids des cotisations et planifier la meilleure stratégie.
ARE, ARCE et ACRE en 2025 : quel impact sur le choix du statut ?
Les dispositifs d’aide à la création d’entreprise influencent souvent le choix entre EURL vs SASU, en particulier pour les porteurs de projet qui souhaitent sécuriser leurs revenus de départ.
L’ARE et l’ARCE : des conditions plus strictes
Depuis avril 2025, le cumul de l’ARE avec les revenus issus d’une activité non salariée est plafonné à 60 % des droits restants, avec une mensualisation fixe sur 30 jours. L’ARCE, correspondant à 60 % des droits, reste accessible mais son versement est conditionné à la poursuite effective de l’activité. Cette évolution pose la question de la compatibilité entre dividendes et maintien des droits.
L’ACRE : une exonération toujours déterminante
L’ACRE accorde une exonération partielle de cotisations sociales pendant un an. Elle s’applique aussi bien à une micro entreprise qu’à une société unipersonnelle (EURL ou SASU). Ce mécanisme réduit le coût des premiers mois d’activité et peut jouer un rôle décisif dans le choix du statut.
Cas spécifiques
- En EURL, le statut de conjoint collaborateur ouvre la possibilité d’étendre la protection sociale au conjoint qui participe à l’activité.
- En SASU, l’absence de droits à l’assurance chômage reste un inconvénient majeur pour le président assimilé salarié.
Dans tous les cas, il est recommandé d’analyser ses besoins réels avant d’arbitrer entre dividendes, rémunérations et aides à la création. Ces dispositifs interagissent également avec la domiciliation fiscale du créateur, pour une EI, une EURL ou une SASU.
Gouvernance et évolution : transformer une EURL ou une SASU
Au-delà de la fiscalité et du régime social, la gouvernance est un point central dans le choix entre EURL vs SASU. Les règles de fonctionnement découlent directement du code de commerce et influencent la prise de décisions stratégiques :
- Dans une EURL, le gérant prend seul ses décisions mais certaines opérations nécessitent la convocation d’une assemblée et la consignation dans des procès-verbaux. La nomination d’un gérant non associé reste possible mais elle complexifie la direction de la société.
- À l’inverse, la SASU offre une liberté statutaire importante : la rédaction des statuts permet d’adapter les règles de fonctionnement au projet, qu’il s’agisse de fixer des conditions spécifiques pour une cession de parts ou d’anticiper une ouverture du capital.
La question de la transformation est également décisive. Une EURL peut évoluer en SARL tandis qu’une SASU se convertit facilement en SAS pour accueillir de nouveaux associés. Certains entrepreneurs choisissent même de passer de SASU en eurl, ou de créer une eurl après avoir testé un autre statut, selon l’évolution de leur activité.
Dans ces cas de figure, l’appui d’un cabinet d’expertise comptable s’avère indispensable pour sécuriser les démarches juridiques et anticiper les conséquences fiscales ou sociales de ces évolutions.
Tableau comparatif 2025 : EURL vs SASU point par point
Pour mieux visualiser les différences entre EURL vs SASU, voici un tableau comparatif synthétique qui met en lumière les caractéristiques principales, les avantages et les inconvénients de chaque statut.
Ce comparatif montre des options différentes selon l’activité et la possibilité d’ouvrir le capital. Pour affiner un choix entre une sarl ou sasu, il faut confronter le besoin de protection, la stratégie de rémunération et les objectifs de croissance.
Cas pratiques sectoriels : adapter le choix du statut
Le choix entre EURL vs SASU ne dépend pas seulement de la fiscalité ou du régime social : il concerne aussi la réalité quotidienne de chaque secteur d’activité.
Restauration
Dans la restauration, la gestion d’une équipe et les investissements lourds en matériel nécessitent souvent une société à responsabilité limitée. L’EURL rassure par son cadre plus rigide et protège le patrimoine personnel de l’entrepreneur, considéré comme une personne morale distincte.
BTP
Dans le BTP, les implications juridiques liées aux contrats et à la responsabilité civile incitent fréquemment à privilégier l’EURL. Elle offre un cadre conforme au droit du travail et sécurise les relations avec les clients.
Transport
Le secteur du transport (VTC, taxi, marchandises) privilégie souvent la SASU, dont la flexibilité statutaire facilite l’accueil d’investisseurs ou l’évolution en SAS. Cette SASU offre également une protection sociale plus complète au dirigeant.
Freelances et indépendants
Pour les freelances et indépendants, une SASU convient mieux aux profils en croissance tandis qu’une EURL peut rester adaptée aux besoins spécifiques d’une micro entreprise en phase de lancement. Dans tous les cas, Asendens sait accompagner chaque projet en tenant compte des contraintes et objectifs propres à chaque métier.
Le choix entre EURL et SASU dépend toujours d’une stratégie personnelle. Avec son expertise, Asendens garantit un accompagnement sur-mesure et fiable pour transformer chaque décision juridique et fiscale en véritable levier de croissance.

